Sur les routes

Je ne sais pas si c'est ma réaction qui le contraria, mais Six eut une réaction plus qu'inattendue. Plutôt que de me laisser la voie libre ou de me retenir, il se mit à me fixer d'une façon bizarre, qui me mit affreusement mal à l'aise. J'avais envie de prendre mes jambes à mon cou, mais la porte se trouvait derrière lui. Alors, les yeux grands écarquillés restaient sur lui, plus pour surveiller ses faits et gestes que pour l'admirer. Je ne crois qu'il ne s'en est pas rendu compte, mais il s'est encore un peu plus approché de moi. Sur le coup, je n'ai pas bien su quoi faire, et je me suis retrouvée collée contre la table, et lui collé contre moi. C'était différent d'avec l'autre ivrogne, car il y avait quelque-chose d'hypnotisant chez Six. Je ne sais pas bien s'il s'agissait de ces manières, ou du monde auquel il appartenait... Mais il avait cette même aura que les acteurs qui tournent dans les pubs pour du parfum. Je m'y suis cru un instant.
Sauf que je n'étais pas d'accord pour être là.

Et quand il se mit enfin à parler, je n'écoutais même pas ses mots. Je lui décochais une gifle, et profitais qu'il se soit décalé pour courir vers la porte.